- chevauchée
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• 1190; de chevaucher1 ♦ Promenade, course à cheval. Une longue chevauchée. La chevauchée des Walkyries. — Fig. « Ce furent alors de grandes chevauchées à travers les idées » (Maurois).2 ♦ Littér. Troupe de personnes à cheval. ⇒ cavalcade.Synonymes :chevauchéen. f. Course, promenade à cheval.⇒CHEVAUCHÉE, subst. fém.Vieilli. Course, promenade à cheval. Une chevauchée fatigante; la chevauchée des Walkyries :• 1. ... vous savez bien mon cheval fleur de pêcher? — Oui? — Dans ma dernière chevauchée du côté de Laon, un gros coquin de meunier (...) lui a donné un coup de fourche...MÉRIMÉE, La Jacquerie, 1828, p. 127.— P. métaph. La prodigieuse chevauchée des événements (R. MARTIN DU GARD, Souvenirs autobiographiques et littér., 1944-45, p. CXXV). Dans sa tête [Don Luis], c'était une chevauchée d'idées tristes et folles se pourchassant au sein du vide (MORAND, Le Flagellant de Séville, 1951, p. 62).— P. méton. Troupe de gens à cheval, cortège (cf. cavalcade) :• 2. ... le duc et le baron enfourchèrent leurs montures, et la cavalcade déboucha sur la place du château, (...). La chevauchée, grossie de cinq ou six personnes en habit de gala, (...), prenant un air cérémonieux et magnifique. C'était un vrai cortège de princesse.T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 494.• 3. Le chevalier de Vimy s'installerait à la préfecture d'Arras, conduit par une chevauchée de quatre-vingts officiers à demi-solde.ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, p. 272.— Spéc., HIST. Tournée à cheval que faisaient certains officiers inspecteurs dans les circonscriptions administratives. Les trésoriers de France, les élus ont fait leur chevauchée (Ac. 1835-78).Prononc. et Orth. :[
(
)
]. Pour [
] muet cf. chemin. Attesté ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1175 chevauchiee « troupe à cheval » (CHR. DE TROYES, Chevalier lion, éd. W. Foerster, 2176) — 1505 (LE BAUD, Hist. de Bret. ds GDF. Compl.); repris au XIXe s. : 1831 (CHATEAUBRIAND, Études hist., p. 53); 2. a) 2e moitié XIIe s. chevauchee « expédition militaire » (Horn, éd. M. K. Pope, 2527) — 1611, COTGR.; b) XIIIe s. chevauchée « course rapide » (VILLEHARDOUIN, Conquête de Constantinople, éd. E. Faral, § 226); 1828, supra ex. 1; 3. 1240 dr. féod. wallon cevacie « service à cheval dû par un vassal » (Ch. de Gerard, sire de Vaudripont, Arch. de l'Etat à Gand, 54 ds GDF. Compl.), devenu terme historique. Part. passé fém. substantivé de chevaucher; lat. médiév. cavalcata, 2e moitié Xe s. « incursion armée à cheval »; ca 1023 « service militaire à cheval » ds NIERM. Fréq. abs. littér. :97. Bbg. LEW. 1960, pp. 124-125.
chevauchée [ʃ(ə)voʃe] n. f.ÉTYM. 1190; de chevaucher.❖1 (1240). Dr. anc. Obligation pour le vassal d'accompagner le suzerain dans de courtes expéditions militaires. — Tournée d'inspection faite par des envoyés du Roi dans les circonscriptions administratives.2 Littér. Promenade, course à cheval. || Une longue chevauchée. || Faire plusieurs lieues d'une chevauchée. ⇒ Traite. || La chevauchée des Valkyries.♦ Par métaphore. ⇒ Incursion, investigation.0 Ce furent alors de grandes chevauchées à travers les idées (…) Les contradictions qui divisent les grands esprits la tourmentaient et elle cherchait à mettre d'accord ces lumières de diverses couleurs qui voltigeaient autour d'elle.A. Maurois, Lélia, I, V, p. 58.3 Par métonymie. Littér. Troupe de personnes à cheval. ⇒ Cavalcade.❖HOM. Chevaucher.
Encyclopédie Universelle. 2012.